Drame de Massy 1990

« L’immeuble vient d’exploser! Venez vite, vite…». A 6 h 02, jeudi 4 octobre, les sapeurs-pompiers qui viennent de recevoir l’appel, se doutent qu’une tragédie se joue dans le quartier du Grand-Ensemble à Massy.

Moins de huit minutes plus tard, les premiers sauveteurs arrivent square d’Auvergne où une vision d’apocalypse les attend : la partie centrale d’un immeuble de quatre étages n’est plus qu’un gigantesque trou béant sur toute la hauteur du bâtiment. Une dizaine a appartements ont été pulvérisés par une explosion d’une violence inouïe.

« J’ai tout de suite pensé au gaz. Il y a eu une déflagration suivie d’un éclair bleu, puis fout basculé », témoigne une jeune femme, sortie miraculeuse­ment indemne de l’explosion qui vient de souffler son appartement. « J’ai cru qu’un avion venait de s’écraser au bout des pistes de l’aéroport d’Orly », indique cet autre riverain, alors qu’un troisième a cru à l’explo­sion de la station-service du quartier ».

la plupart des habitants de ce quar­tier populaire de Massy, coincé entre la R.N. 20 et les premières maisons d’Antony, aux limites des départe­ments de l’Essonne et des Hauts-de-Seine, sont tirés de leur sommeil par la formidable explosion qui secoue tout ce secteur. Un bruit sourd suivi d’une immense flamme bleue, des centaines de vitres qui volent en éclats, puis une épaisse fumée et des cris. Des cris de panique pour ceux qui fuient, des cris de douleur et ‘horreur pour les locataires coincés dans les décombres de leur apparte­ment ou pour cette mère qui hurle son angoisse de ne pas retrouver sa fillette.

« C’était atroce. Les gens ne savaient pas ce qu’ils devaient faire. J’ai recueilli deux enfants qui avaient perdu leurs parents, dans l’affole­ment ». Pour celle habitante de l’un des pavillons de l’avenue Kennedy, la vision qui s’offre à elle est « apoca­lyptique ».

TRAGIQUE CHATEAU DE CARTES:

Sous l’effet de l’explosion, une dizai­ne d’appartements situés entre deux cages d’escalier, les 5 et 7, rue du Dauphiné, se sont écroulés comme un cnâleau de caries, selon, les spé­cialistes. Les planchers des divers appartements formés de plaques de béton, reposant sur des murs por­teurs, se sont effondrés les uns sur les autres. Des débris jonchent le sol sur des dizaines de mètres alentour.

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